Les richesses du sol Calédonien
Le sous-sol Calédonien regorge donc de richesses minérales. Le calcaire lithographe est extrait à Nouville (Nouméa) et le jaspe à Païta (côte ouest). La région de Prony (Sud) abonde en zoïste et de la carrière de l’Ile Ouen en jade. Les rivières de Thio (Est) et Koumac (Nord) hébergent, quant à elles, de la dunite. Par de subtils processus géologiques, les minéraux renferment jusqu’à 6% de nickel, dont la saturation confrère une belle couleur verte à la pierre.
La garniérite illustre bien ce phénomène géologique. Cette appellation vient du nom de Jules Garnier, qui participa à la création de la SLN. Né à Saint-Etienne en 1839 et diplômé des Mines. Il est envoyé en mission en Nouvelle-Calédonie où il se passionne pour le pays et pour le nickel, forcément, dont il découvre un procédé d’extraction.
L’extraction et la métallurgie du nickel constituent l’activité industrielle essentielle en Nouvelle Calédonie. Le nickel procède d’une altération superficielle des roches, due à l’action du climat tropical. Il s’accumule alors en couche. Le territoire concentrerait ainsi 20 à 40 % des ressources mondiales connues de nickel et s’est imposé comme le troisième producteur mondial.
Si la grenaille et le chrome de fer (rouge) étaient auparavant considérés comme des déchets, l’effondrement des cours du nickel en 1998, en raison de la chute du yen (crise asiatique) et de la mise sur le marché du nickel russe, à changé la donne.
Aujourd’hui, on s’intéresse de plus près à la latérite, qui contiendrait du cobalt. Néanmoins, son exploitation ne représente encore que peu de chose : l’équivalent d’un changement de cinquante bateaux de 15000 tonnes par an.
L’omniprésence du nickel sur la Grande Terre attire forcément le regard du voyageur. Les énormes camions chargés de terre rouge s’engouffrent sur les routes et les quais.
L’exploitation à ciel ouvert des mines de nickel, qui se prolonge en escaliers au cœur de la montagne, donne une teinte rouge aux massifs, contraste saisissant avec le vert des forêts. La montagne du Kopeto, entre Népoui et Pouembout (côté ouest), en témoigne à merveille.
Sur un plan strictement écologique, l’exploitation minière à ciel ouvert tend à défigurer la nature. L’extraction d’une tonne de minerai débouche sur l’abandon de deux tonnes et demie de terre et de roches sur place. La quantité de déchets est donc énorme. Les associations écologistes, les Verts et les chefs Kanaks tirent la sonnette d’alarme : le récit corallien et la Nouvelle Calédonie, qui est l’un des plus grands au monde, souffre du rejet intensif de déchets dans la mer, sans compter que le risque d’érosion des contreforts montagneux constituent un autre problème réel, accentué par le passage de cyclones. Sous l’effet des pluies les éboulis obstruent les cours d’eau, qui sortent de leur lit et inondent tout sur leur passage.
Plus de 3,5 millions de tonnes de métal auraient ainsi déjà été extraites. Un simple calcul fait entrevoir la quantité de déchets….
La loi, promulguée en 1976 et imposant aux sociétés minières de réhabiliter les sites exploités, est généralement restée lettre morte…..